samedi 12 mars 2011

(500) Days of Summer : *

(VF : (500) jours ensemble)
2009

L'histoire : Le récit en désordre d'une relation intense et compliquée, entre Tom (Joseph Gordon-Levitt), un architecte raté qui travaille dans une entreprise de cartes postales, et sa collègue Summer (Zooey Deschanel).
Mon avis : Bon. J'espère que vous avez un Thermos de café, parce que j'ai pas mal de choses à dire.

Il faut savoir que ce film n'est pas censé être "un film romantique de plus". C'est un film indépendant, qui n'est pas censé être dirigé vers les amateurs de bluettes, mais plutôt vers leurs détracteurs, un film pour le festival Sundance et les critiques cinéma. D'ailleurs, nous en sommes dès le départ informés par la tagline (qui est rappelée au début du film) : "This is not a love story, this is a story about love".
Sauf que, heu, si. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui tombent amoureux - ou du moins, l'un tombe amoureux de l'autre. Au pire, c'est une histoire d'amour non partagé, mais c'est une histoire d'amour quand même. Quel est l'intérêt de proclamer une chose pareille ?
L'intérêt, c'est que cela permet de se mettre à distance de "tous ces autres films d'amour bidon" en sous-entendant qu'on vaut bien mieux que ça. Vous pouvez imaginer comme une telle profession de foi marche bien sur moi.

Je ne résiste pas à vous copier-coller un morceau d'interview du réalisateur :
Director Webb has described the film as more of a "coming of age" story as opposed to a "rom-com". He stated, "We arrive at a different conclusion, for one thing. Plus, most romantic comedies are more loyal to a formula than to emotional truth. It's about happiness, and learning that you'll find it within yourself, rather than in the big blue eyes of the girl in the cubicle down the hall. I wanted to make an unsentimental movie and an uncynical movie. In my mind, I wanted it to be something you could dance to. That's why we put a parenthesis in the title - it's like a pop song in movie form.

Sérieusement. Une chanson pop en forme de film.
Voilà, en fait, ce qui résume le mieux ce film. On ne va pas faire un titre bêtement ordinaire, on va faire un titre-de-chanson-pop-en-forme-de-film. On va prendre ce genre niais et sans intérêt qu'est le film romantique, et on va en faire quelque chose de digne d'intérêt, "frais-intello-indépendant-original-différent".
Sauf que la recette du film frais-intello-indépendant-original-différent, je pourrais l'écrire dans mon sommeil. Il suffit de raconter l'histoire dans le désordre pour lui donner un air d'extraordinaire (alors que d'une part, elle restera tout aussi ordinaire dans le désordre, et d'autre part, c'est loin d'être une idée originale). Il suffit de mettre en scène des personnages étranges, sarcastiques et soigneusement trash (or j'identifie instantanément ce genre de personnages comme des poseurs vaniteux en perpétuelle représentation, qui sont déjà trop nombreux dans la vraie vie pour que j'ai envie de les regarder minauder pendant une heure et demie sur un écran).
C'est ça, le problème : c'est que pour faire quelque chose de profondément nouveau et différent, il faut du talent. Beaucoup. Sinon, tout ce qui reste, c'est l'effet "Get it ? Get it ? On a mis une parenthèse parce que c'est comme un titre de chanson pop".
Un autre exemple, c'est que - spoiler alert - à la fin du film, Tom rencontre une autre femme. Qui s'appelle. Tenez-vous bien.
"Autumn". Je jure que c'est vrai.

Bref... Ce film ne m'a rien apporté. Il s'est moqué des histoires que j'aime et les a remplacées par une démonstration de "différence", une heure et demie d'esbroufe qui ne mène à rien.
Vous voulez savoir le pire ? C'est que ça a marché. Quand je vous disais que ce film était destiné à Sundance et à Rotten Tomatoes... Ca a marché. Ils ont adoré.

-_-


Lovimètre : RAB

IMDB - Wikipedia

Si ça vous intéresse, Orson Scott Card pense exactement la même chose de moi. Je me suis inspirée de son article pour écrire le mien, du coup.

2 commentaires:

  1. "(...) un laquais vint me dire qu'un jeune seigneur voulait me voir.

    -Je ne veux pas qu'il me voit, dit le comte.
    -[Vous comprendrez que je ne peux pas refuser de le recevoir ;] prenez donc la peine d'entrer dans ce cabinet.
    -Ce n'est pas la peine, dit-il, je vais me rendre invisible.
    -Ah ! monsieur, m'écriai-je, trêve de diablerie, s'il vous plaît, je n'entend pas raillerie là-dessus.
    -Quelle ignorance, dit le comte en riant et en haussant les épaules, de ne pas savoir que pour être invisible, il ne faut que mettre devant soi le contraire de la lumière !

    Il passa dans mon cabinet, et le jeune seigneur entra presque en même temps dans ma chambre."

    Montfaucon de Villars, le comte de Gabalis.

    Je sais pas, ça m'a semblé approprié, d'une certaine manière.

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  2. Rah, complètement d'accord,ce film était assez insupportable de prétension mal placée. Je trouve que tu résumes assez bien avec "get it? GET IT?" - attends, on va pas faire un film de FILLES non plus! Ca serait vulgaire et facile et nous, on est clairement des artistes (et des mecs, des vrais). Parce qu'en plus, j'en garde l'impression qu'il est assez ... je sais pas, néo-macho? Pour moi, il frôle le "toutes des salopes" ...

    Par contre, j'aime assez bien la BO.

    (PS: si j'ai publié ce message 4 fois, je m'en excuse et accuse ma connexion pourrie.)

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Vas-y mon poulet, dis-moi ce qui te chiffonne.